dimanche 18 mars 2012
Le nouveau Challenge des Editions Sidwaya du Burkina Faso
Voici le nouveau challenge que le tout nouveau directeur général du quotidien d'etat burkinabè propose aux travailleurs et aux associés de sidwaya:
Ceci n'est pas un éditorial! C'est une lettre de l'éditeur comme on l'appelle dans le jargon. Il est de coutume, en effet, que chaque responsable de média s'adresse, par moments, à ses lecteurs ou à son public pour décliner sa vision, sa politique, sa philosophie, ses craintes, ou ses espoirs. Nouvellement promu à la tête des Editions Sidwaya, nous ne pouvons pas déroger à cette règle. Cela dit, passé le temps de la nomination et de la prise de service, place au travail. Les Editions Sidwaya aujourd'hui, c'est un vaste chantier. A tous les niveaux.
L'imprimerie qui, autrefois, faisait la fierté de l'entreprise et même du Burkina Faso, est aujourd'hui le tendon d’Achille des Editions Sidwaya. Cela se traduit par des pannes récurrentes, une insuffisance de compétences pour exploiter l'outil de production, de façon rationnelle et intelligente. A la moindre panne, il faut recourir à un technicien du côté d'Abidjan : billet d'avion, hébergement, frais de réparation…se chiffrent en millions de francs CFA à chaque occasion. Et pendant ce temps, les différents titres de la "maison commune" sont tirés chez un prestataire privé à coup de millions de francs CFA. Sans être un financier, le simple bon sens indique qu'une telle situation n'est pas de nature à rendre une entreprise viable et prospère. Ces derniers temps, les pannes sont plus fréquentes. Inutile donc de dire que cela grève, le budget de l’entreprise de presse, limitant de facto, ses ambitions. Le gouffre financier est par conséquent, plus profond. L'unicité de la presse est un véritable problème ! Le fait de n'avoir qu'une seule machine pour l'impression des journaux constitue un handicap de taille qui limite considérablement, les ambitions et les rêves des Editions Sidwaya. Il serait opportun qu'une solution urgente soit trouvée pour pallier cette insuffisance criante. Cela passe par l'acquisition d'au moins deux presses performantes pour les sites de Ouagadougou et de Bobo-Dioulasso. Il nous faut aller vers un tirage simultané des journaux à Ouagadougou et à Bobo-Dioulasso. Cette option présente l'avantage de résoudre du coup, les problèmes de distribution du journal dans le grand Ouest de notre pays. Aussi, le nombre de lecteurs va s'accroître, car nos produits seront disponibles et accessibles à temps. L'avenir immédiat des Editions Sidwaya se trouve dans cette option. L'expansion de l'entreprise se fera dans le grand Ouest ou ne se fera pas.
Aux Editions Sidwaya, les journalistes (femmes et hommes) fournissent au quotidien, de gros efforts pour alimenter les différentes publications (le quotidien Sidwaya, Sidwaya Sport et Carrefour Africain, Internet) d'articles de belle facture. Cet effort, à l'heure actuelle, est rendu caduc par la faiblesse de l'imprimerie. Quelle que soit la qualité du contenu d'un journal, s'il est mal imprimé, personne ne voudra le tenir, ne parlons pas de le lire. Nonobstant cela, le mot d'ordre à l'endroit des journalistes, est de poursuivre les efforts de production avec comme principale orientation, "le professionnalisme". Cela signifie : rigueur, responsabilité, éthique, déontologie.
Le statut de l’AIB en question
Le statut de l'Agence d'information du Burkina mérite d'être revisité. A l'heure actuelle, l'AIB n'est pas une agence de presse. Aussi étonnant que cela puisse paraître, l'AIB est aujourd'hui une simple direction des Editions Sidwaya sans moyens propres, sans identité, avec un avenir incertain. Pas de siège, pas de voiture de reportage... La vétusté de son siège a conduit l'AIB, pour des raisons de sécurité, à déménager dans les locaux des Editions Sidwaya accroissant ainsi la densité et la promiscuité dans cet espace.
Le siège des Editions Sidwaya est "bouffé" par le marché Rood Woko. Sous le prétexte que le marché n'est pas fréquenté, les commerçants se sont déportés dans la rue, asphyxiant au passage, Sidwaya. En plus d'être d'un accès difficile, l'ambiance qui règne tout autour du siège n'est pas propice à un travail intellectuel. A cela s'ajoute le fait que toute la devanture côté Rood Woko a été transformée en toilettes publiques où les usagers viennent se soulager à longueur de journée, sans gêne. Une étude a montré que les prestations gratuites ou non payées réalisées par les Editions Sidwaya au profit de l’administration publique, des partis politiques et des associations de la société civile s’élèvent à près de 3,05 milliards de F CFA pour les années 2009, 2010 et 2011, soit une moyenne de 1,05 milliard par an. Cela constitue un véritable goulot d’étranglement et limite les capacités d’investissement de l’entreprise. Des services de l’administration publique se dépêchent toujours d’honorer les factures des organes de presse privés, mais pas celles de Sidwaya. Les Editions Sidwaya sont un Etablissement public de l’Etat (EPE). A ce titre, l’entreprise a une obligation de résultats.
Avant d'être promu directeur général des Editions Sidwaya, nous avions l'habitude de dire aux agents qui étaient placés sous notre coupe, ceci : "quand la pluie vous bat, ce n'est plus la peine de vous battre entre vous". Et cela pour dire qu'il faut se serrer les coudes face à l'adversité ; il faut se montrer plus soudés, plus solidaires. "Les mêmes souffrances unissent mille fois plus que les mêmes joies", dit-on. Mais cela ne semble pas être évident pour tous aux Editions Sidwaya. Dans certains services, des querelles de procédure, des conflits de compétence, des incompréhensions, des sautes d'humeur, la mauvaise foi et surtout les égos ont fini par créer de sérieux blocages.
La faute aux textes ?
"Les textes disent que…", "les textes m’autorisent x jours pour examiner un dossier"..., a-t-on coutume d'entendre. Ah les textes ! Les textes! Nous sommes pourtant convaincus du haut de notre naïveté que ceux qui ont produit les textes en question ne poursuivent qu'un seul objectif : garantir aux entreprises publiques un meilleur fonctionnement. Mais ce n'est malheureusement pas le cas chez nous. Une des dernières « prouesses » en date avant notre nomination est la suppression pure et simple d'une indemnité de garde d'un montant de 5 000 F CFA dont bénéficiaient les chauffeurs. Compte tenu du fait que Sidwaya est une entreprise à feu continu, il est demandé aux chauffeurs d'instituer une permanence pour les reportages de nuit ou le dépôt très tôt, du journal ou encore, pour des courses urgentes, la nuit. La remise en cause de cette indemnité aura pour conséquence de rendre la maison non opérationnelle à partir de 18 heures. On ne tient pas toujours compte de la spécificité de l’entreprise de presse. Dommage ! Le chantier, comme nous le disions au début, est très vaste. La situation, telle que décrite ici, n’est qu’une partie de l’iceberg ! La situation n'est pas du tout rose, mais elle n'est pas non plus chaotique. Le challenge est de taille. Il est même excitant. Notre travail va consister au quotidien à soigner les mentalités, à sauver les âmes qui se sont lancées dans la détérioration, le sabotage, la remise en cause et le vol des biens et des acquis de la maison. Rien n'est perdu. Nous ne devons pas nous payer le luxe d'échouer. Nous allons poursuivre le rêve des fondateurs de "Carrefour Africain" en 1959 et de Sidwaya, en 1984. C'est le rêve d'une entreprise prospère, une entreprise moderne et modèle, une référence, en termes d'entreprise de presse au Burkina Faso et dans la sous-région.
Ce rêve-là, nous allons le réaliser. L'heure de la mobilisation a sonné. Place au travail.
Notre séjour au Japon, du 02 au 13 mars 2012, nous a édifié et conforté dans notre conception, selon laquelle le travail paie toujours. Mais, le travail qui paie est celui qui se fait dans l'ordre, la rigueur, la discipline. Le Japon , un pays sans ressources naturelles, pas un mililitre de pétrole, pas un milligramme d'or, ni de diamant est aujourd'hui une puissance mondiale par la force de ses femmes et de ses hommes. Le génie d'un peuple qui a cru et croit au travail. Savez-vous pourquoi, les singes réputés être l’espèce la plus proche de l'espèce humaine vivent toujours dans les arbres, incapables de se bâtir des maisons ? Non ! Eh bien ! Sachez que les singes ne peuvent s'accorder pour réaliser une œuvre. Pendant que les uns construisent, les autres détruisent. Nous allons travailler à ce qu'il n'y ait pas de singes ou de réflexes de singes aux Editions Sidwaya. La culture d'entreprise, l'esprit d'entreprise seront une réalité. Nous ne sommes pas venus pour régner, mais pour motiver, coordonner et conduire des efforts individuels et collectifs vers le succès. Nous allons donc réussir avec le soutien, l'engagement et l'accompagnement de tous : les agents de Sidwaya, les autorités des tutelles technique et financière, le gouvernement, les partenaires, les amis, le public, le peuple burkinabè tout entier, etc. C’est seulement ensemble, dans une vision partagée, motivante, inspiratrice que nous bâtirons les Editions Sidwaya. A notre humble avis, nous ne méritons pas pour le moment, des félicitations, mais des encouragements, des soutiens multiples et multiformes, des prières.
Les félicitations, après.
Le Directeur général
Rabankhi Abou-Bâkr ZIDA
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